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L'APRES JULIEN

 

Elisabeth doit recevoir début juin 1915 le dernier courrier de Julien (alors qu'il est décédé depuis le 22 mai), et puis, plus rien...

Ayant l'habitude de recevoir très régulièrement de ses nouvelles, elle s'inquiéta rapidement, et écrivit au Régiment pour savoir ce qu'il en était.

Vers la fin du mois de juin, Julien était porté disparu, mais sans aucune autre précision.

Ce n'est qu'en juillet 1915, qu'un télégramme envoyé par le Colonel du 3ème Zouaves au Maire d'Alger, indiquait aux autorités de prévenir Madame Thuriault "avec ménagement"...

>> Voir documents dans l'onglet Documents > Documents militaires

 

Retour à Guérigny

 

Dans les derniers mois de cette même année 1915, Elisabeth décida de rentrer en France, à Guérigny, pour y vivre avec son fils auprès de sa mère.

Pour cela, une autorisation de rentrer par mer était nécessaire, qui lui fut délivrée fin décembre 1915, où elle s'embarqua pour une longue traversée.

 

Pour ne rien arranger, Louise ROUSSELET, la maman d'Elisabeth, décéda 3 mois après le retour de sa fille.

 

Très déprimée, Elisabeth accusa le coup, et ne put correctement assumer l'éducation de son fils Elie.

Ce fut sa soeur Marie, mariée à Jean DOUNON, qui s'en occupa.

 

La famille Astolfi

 

Julien et Elisabeth à leur arrivée à Alger, avaient sympathisé avec la famille ASTOLFI.

Henry ASTOLFI était lieutenant dans le même Régiment de Zouaves où officiait Julien, lui-même en tant que sergent-major, puis adjudant.

Henry fut tué à Gallipoli, le 23 mai 1915, soit le lendemain de Julien.

Elisabeth THURIAULT et Marguerite ASTOLFI réussirent à s'unir dans leur malheur, et des échanges de correspondances entre les deux veuves, entre 1916 et 1920, témoignent de leur ressenti de l'époque, ainsi que de la vie à Alger après guerre.

Une de ces lettres fait part du témoignage d'un soldat, qui a assisté aux derniers instants de Julien qui précédèrent sa mort.

Extrait d'une lettre de Marguerite Astolfi à Elisabeth Thuriault, le 22 janvier 1920 :

"...Je dois vous dire que j’ai eu il y a quelques semaines la présentation d’un ex-caporal de la compagnie de mon mari, Mr Léandri, qui a combattu aux côtés des nôtres dans cette fatale journée du 22. Je lui ai posé de nombreuses questions, et ainsi que vous devez le penser j’ai songé à vous.

Voici ce que j’ai appris (car je voulais savoir pourquoi vous n’aviez pas reçu l’alliance de votre mari).

C’est le caporal Léandri lui-même qui soutenait la tête de votre mari lorsqu’il avait reçu la balle au front ; un autre homme qu’il m’a nommé et dont le nom m’échappe, lui enlevait l’alliance, qui était un peu juste pour son doigt, mais qui après bien des essais finit par glisser subitement et alla tomber entre les cadavres en putréfaction. Il leur fut impossible de la retrouver. J’ai appris aussi que votre pauvre mari en tombant avait prononcé ces deux syllabes : Coco. Etait-ce sont pauvre petit qu’il appelait ainsi ..."

 

Nouvelle vie et départ pour la Normandie

 

Elisabeth mit quelques années avant de se remettre du double deuil qui la frappait, et finit par épouser Charles THURIAULT, le 27 décembre 1919 à Aunay-en-Bazois, qui n'était autre que le frère cadet de son défunt mari.

Ce mariage était avant tout pour permettre de donner à Elie une véritable éducation, dans laquelle sa mère prenait toute sa place.

 

Quelques années plus tard, Charles et Elisabeth THURIAULT prirent la direction de l'Eure, où ils s'établirent à Acquigny, pour ne plus en bouger.

 

 

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